Auteur : Marine Sivan
Édition : Scrineo
Genre : Fantasy
Pagination : 319 pages
Parution : Janvier 2021
Prix : 20€Résumé : Arrivé sur l’île tropicale de Cahor dans l’espoir de faire fortune, Erik survit tant bien que mal de petites combines. Lorsqu’un historien lui demande de le guider dans la jungle à la rencontre des Natii, le peuple autochtone refoulé loin des côtes depuis que les colons ont envahi l’île, il saute sur l’occasion d’un bon salaire. Mais au milieu des lianes, des souvenirs qu’il pensait enfouis au plus profond de lui-même resurgissent…
Alors que le fragile équilibre entre les peuples menace de se briser, Erik découvre que le but de l’expédition n’est pas celui qu’il croyait. Il va devoir faire un choix entre ce que lui dicte le peu d’intégrité qu’il lui reste et l’appât du gain…
Avis : C'est grâce à Babelio et sa Masse Critique que j'ai pu découvrir ce livre qui m'intriguait pas mal. Erik est un repris de justice qui vit exilé sur l'île de Cahor. Quand Silas, un mystérieux chercheur contact Erik afin qu'il l'accompagne dans une excursion dans la jungle de Cahor, sur les traces du peuple Natii, ce dernier n'hésite pas une seconde. Il est prêt à tout pour fuir ce passé qui le rattrape.
Les cendres du Serpent-Monde est un livre qui n'est pas forcement à mettre entre toutes les mains puisqu'il est parfois dur et violent. Il y a des scènes qui peuvent potentiellement choquer les plus sensibles puisqu'il y a des meurtres assez brutaux. Cette violence est là pour montrer aux lecteurs la brutalité de la colonisation. Pour ce côté là, ce livre est criant de réalisme. Il dépeint assez bien les soucis liés à la colonisation et les oppositions entre les colonisateurs et le peuple opprimé. J'ai trouvé très intéressant d'être immergée dans les deux camps afin d'avoir le point de vue de tous les acteurs, mais aussi de voir les divergences d'opinions au sein d'un même camp.
J'ai également beaucoup aimé le côté exploration. Nous suivons les personnages dans une chasse au trésor haletante et dangereuse. Je dirai même que c'est même l'un des points forts de l'histoire. Grâce à cela, nous pouvons découvrir la civilisation Natii, le peuple autochtone de l'île. J'aurais aimé en savoir plus sur eux, leur culture et le mystérieux temple. En tout cas, ce qui est bien c'est que la société Natii est matriarcale et fait du bien un peu de girl power. Ce qui est dommage en revanche, c'est que j'aurais aimé en savoir plus sur Vergast, la ville d'origine des colons qui se trouve loin de Cahor avec une culture différente de celle des Natii.
En ce qui concerne les personnages, j'ai trouvé Erik, le personnage principal, sympa mais sans plus. Ce qui est admirable, c'est qu'il évolue beaucoup. Au départ égoïste et faisant preuve de peu de vertu, il devient plus généreux et arrive à mettre de côté sa culpabilité. Ashka aussi évolue beaucoup même s'il a plus de mal qu'Erik. En même temps, je comprends qu'il ait du mal à changer ses opinions. A travers ces deux personnages, Marine Sivan nous montre l'ambivalence des hommes et que tout n'est pas noir ou blanc. Parfois, la réalité est un peu grise comme nos deux personnages. Pour ce qui est des autres personnages, j'ai bien aimé Joachim, un garçon plein de joie de vivre et qui ne voit que le positif de la vie. Dans cet environnement oppressant, ça fait du bien de voir un personnage tel que lui.
Pour conclure, Les cendres du Serpent-Monde est un huis-clos haletant et violent qui dépeint les travers de la colonisation à travers l'opposition de deux personnages : Erik et Ashka. J'aurais aimé que l'univers soit plus exploité et notamment la culture Natii. La fin est déchirante mais logique.
Ma note : 16/20
"J'ai voulu me persuader que ces cicatrices ne me définissaient pas. Elles marquaient ma peau, pas mon être ni ma personnalité. Je voulais les voir comme un grain de beauté ou une tache de naissance. Je me leurrais. Sans ces cicatrices, je ne serais pas le même. Alors oui, elles ne sont pas tout, mais elles sont une partie du Joachin que je suis aujourd'hui." Joachim
"L'amour était un poison. Il nous gangrenait, faussait nos décisions, nous changeait et donnait aux autres un pouvoir fascinant sur nous. Le pouvoir de nous combler et de nous porter au paroxysme du bonheur, et celui de nous laisser vagissant comme des nouveau-nés. Certains ne se remettaient jamais des blessures du cœur." Erik